Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lit de Jupiter. Aucun homme, aucun dieu n’osera vous toucher !

Alcmène. — Je serai condamnée à aimer mon mari. Mon amour pour lui ne serait plus le fruit de mon libre choix. Il ne me le pardonnerait jamais !

Léda. — Peut-être commencerez-vous plus tard, autant commencer par un dieu.

Alcmène. — Sauvez-moi, Léda ! Vengez-vous de Jupiter, qui ne vous a étreinte qu’une fois et a cru vous consoler avec les révérences d’un poirier.

Léda. — Comment se venger d’un pauvre cygne blanc ?

Alcmène. — Avec un cygne noir. Je vais vous expliquer. Prenez ma place !

Léda. — Votre place !

Alcmène. — Cette porte donne sur une chambre obscure où tout est pré-