Page:Giraudoux - Amphitryon 38.djvu/47

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Alcmène. — Mais tu es désarmé après chaque mort d’ennemi comme l’abeille après la piqûre… ! Je ne vais plus dormir, ta méthode est trop dangereuse !… Tu en as tué beaucoup ?

Amphitryon. — Un, un seul.

Alcmène. — Tu es bon, chéri ! C’était un roi, un général ?

Amphitryon. — Non, un simple soldat.

Alcmène. — Tu es modeste ! Tu n’as pas de ces préjugés qui, même dans la mort, isolent les gens par caste… Lui as-tu laissé une minute, entre la lance et l’épée, pour qu’il te reconnaisse et comprenne à quel honneur tu daignais ainsi l’appeler ?

Amphitryon. — Oui, il regardait ma Méduse, lèvres sanglantes, d’un pauvre sourire respectueux.

Alcmène. — Il t’a dit son nom, avant de mourir ?