Alcmène. — Reste ! Reste !… À une condition pourtant, Amphitryon, une condition expresse.
Jupiter. — Et que veux-tu ?
Alcmène. — Que nous prononcions, devant la nuit, les serments que nous n’avons jamais faits que de jour. Depuis longtemps j’attendais cette occasion. Je ne veux pas que ce beau mobilier des ténèbres, astres, brise, noctuelles, s’imagine que je reçois ce soir un amant. Célébrons notre mariage nocturne, à l’heure où se consomment tant de fausses noces… Commence…
Jupiter. — Prononcer des serments sans prêtres, sans autels, sur le vide de la nuit, à quoi bon !
Alcmène. — C’est sur les vitres qu’on grave les mots ineffaçables. Lève le bras.
Jupiter. — Si tu savais comme les humains paraissent pitoyables aux dieux, Alcmène, à déclamer leurs serments et