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Page:Giraudoux - L’École des indifférents.djvu/107

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DON MANTTEL LE PARESSEUX Io3

mégarcle les tartines des deux côtés et des aventures enfantines l'égayent.

Don Gonzalès va de long en large. Ses oreilles remuent et il agite son nez comme les lapins. Il m'a semblé que Renée pressait ma main.

Je ferme les yeux. Est-ce une leçon que je récite.^

— Il me suffisait aussi, cousine, d'entrer dans un théâtre, pour me sentir à la fois si ambitieux et si infortuné que mon seul re- cours était de penser à vous. Quelque chose qui ressemblait à ma vie était joué par des hommes laids et des femmes nerveuses. Rien ne pouvait les arrêter. Mes secrets, ils les jetaient au public, avec des intonations. A l'Opéra, chaque musicien de l'orchestre, vu de la loge, ressemblait h une connaissance, à un ami. Tous les indifférents que j'avais aper- çus dans des ambassades ou à des lunchs pa- raissaient s'y être donné rendez-vous. Tout cela était mesquin, ridicule, et cependant, Renée, le désir me prenait alors d'entrer à che- val, vous en croupe, dans nos villes recon- quises.

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