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Page:Giraudoux - L’École des indifférents.djvu/135

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DON MANUEL LE PARESSEUX l3l

sion qu'elle comprend et qu'elle oublie à mesure :

— Les Françaises passent leur temps à se farder, lui dirait-on. Ce sont les femmes les plus naturelles que l'on connaisse, et elles bavardent toujours. Il faut, pour arriver à les faire parler, les supplier, les menacer, mais elles sont infiniment fidèles. Celui qu'elles trompent elles le regrettent toujours.

Il est cinq heures- Je prends congé. Au fond, j'aurais du ne pas venir. Je voulais regarder une dernière fois Renée- Amélie face à face, me convaincre de mon indifférence, lui reprendre tant de souvenirs et les porter à brassées vers Miss Gregor. Or, voilà sur ses lèvres un sourire inconnu qui continue tout mon passé. Voilà dans ses yeux un regard que je reconnais.

Il est cinq heures; je m'éloigne lentement, car il me faut contourner toutes les jeunes iilles assises autour de nous sur le gazon, amie «outre amie. La maisonnette de Shakespeare i! l'oriente dans ce dédale : Sur ses pignons cirés, sur ses portes de buis, les derniers rayons, trop éloignés maintenant du soleil.

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