LE FAIBLE BERNARD l/lf)
désagrègent, deviennent méconnaissables, reprennent pour une minute l'aspect de leur ancêtre hébreu ou saxon. Bernard regardait à la loupe ses actes et ses gestes les plus indif- férents. Ils avaient une base d'or.
Pour préparer son examen oral, il avait eu, dans la matinée, à traduire un passage obscur d'Aristote. Il s'en était félicité :
— Heureux Bernard; songe à la chance pxti'aord inaire qui te permet de faire cette version. L'esprit du plus grand génie, tu va*' le puiser à sa source, dans son bouillonne- ment; tu es le baigneur qu'on laisserait, à Vichy, se baigner dans la Grande-Grille elle- même... Aristote écrivit cette phrase, rêva un peu, tourna en rond, remit cet accent oublié...
A midi, il partit pour le restaurant.
— Les Parisiens, Bernard, profitent pour visiter Paris d'un été pluvieux qui les y refient... Prends donc ce jour de congé pour contempler vraiment le jour et ses saisons, pour le suivre heure par heure, du matin à sa chute.
Et maintenant, à sa terrasse.
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