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Page:Giraudoux - L’École des indifférents.djvu/160

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Que portent donc de telles femmes dans le regard ? Pourquoi désesècre-t-on à leur vue comme un prisonnier devant le mur de ronde ? Allait-il falloir croire encore au faux destin, aux maléfices ? Des secrets, depuis Œdipe en somme, il n'y en a plus. Personne n'est en possession de la goutte de feu qui, jetée dans la mer, consumera en un jour toute l'eau du monde. Personne n'est l'objet de malédictions qui donnent à son pain un goût de mort, ou n'est doté d'un double qui le suit, le nargue et le caricature. Les cochers, les gouvernantes, les concierges sont à l'abri de cette force qui dictait autrefois des réponses aimables aux personnes bourrues. Il n'y a plus de secrets. Pourquoi alors pareil regard, si ces femmes ne se lavent pas dans des bains de sang, si elles n'ont pas un Indou porte-épingles, si les dieux ne descendent plus vers elles, sous la forme d'animaux.

Elle avait déjà disparu. Pour une fois qu'il suivait une femme, elle entrait au Ritz, Il en était tout fier, et, jusqu'au Luxembourg, il s'appliqua, par dignité, à dédaigner toutes les autres, il dédaigna quatre ouvrières, que son