Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leil, qu’elle n’avait vu jusqu’ici dans sa chute qu’hésitant entre la gauche et la droite de l’Arc de Triomphe, se donner à la Seine. C’était la seule fois où le soleil eût eu à rougir, à dorer, à tiédir la chair froide et blanche d’Indiana. Larve ceinte de linon rose, larve après tous désirable. Mais, impassible avec la nature comme avec tout être, la nature comme si eût été un homme, un habitué, elle déclinait ses politesses, ses invites comme celles d’un homme, déclinait d’un sourcil dédaigneux le miroitement sur la Seine comme une offre de miroir, le courant d’air du soir comme le courant du ventilateur, la Seine elle-même, tendre et bruyante, comme une copine d’humeur différente, et tout ce soir en somme, crépuscule et le reste, comme une consommation. Coucher avec la nature, c’est tout ce qu’elle pouvait faire. Si bien qu’elle