Page:Giraudoux - La Première Disparition de Jérôme Bardini.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

anneau, alliance de la mort, il semblait une dalle de trésor, de réservoir, La pression parfaite de ce calme sur le monde, de cette ombre, de cette clarté, venait de ce tertre. Voilà le vrai point d’où il fallait prendre le départ, de ce silence sans fièvre, de cette paix sans température. Bardini voulut s’avancer hors du fourré pour venir près de la tombe, pour lire ce nom de Bella, gravé en creux, presque toujours à cette heure comble de la première humidité nocturne. Toute la rosée de la Vallée se condensait à minuit en ce seul nom. Mais, comme il écartait le feuillage, de l’autre côté de la tombe une voix s’éleva :

— C’est toi, Richard ?

C’était Fontranges, adossé à l’arbre, dans cette station qui l’attachait par tous les temps, au cours de sa promenade du soir, à la tombe de Bella, et qui croyait