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JEAN GIRAUDOUX

AUGUSTE

Vous donner Ondine ! Où est-elle en ce moment, Ondine ? Reviendra-t-elle jamais, Ondine ! Souvent quand elle a disparu, nous pensons que c’est pour toujours ! Et voyez et cherchez, il ne reste aucune trace d’elle ! Elle n’a jamais voulu d’autres vêtements que ceux qu’elle porte, elle n’a jamais eu de jouet, de coffret… Quand elle est partie, tout d’elle est parti. Quand elle est partie, elle n’est jamais venue. C’est un rêve, Ondine ! Il n’y a pas d’Ondine. Tu y crois, toi, à Ondine, Eugénie ?

EUGÉNIE

Je crois que tu deviens un peu fou, mon pauvre Auguste. C’est son Moselle… Il est si traître… C’est comme son histoire de paillettes…

AUGUSTE

Ah, pour cela, les paillettes !

LE CHEVALIER

Tu divagues pour tes paillettes. Pour Ondine, voilà que je me demande maintenant si tu n’as pas raison… Je suis comme toi… Je suis dans un rêve…

AUGUSTE

Je me souviens évidemment de l’avoir vue, ma petite Ondine. Je me rappelle sa voix, son rire ; je la vois encore jeter votre truite, une