Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/119

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filet, impasse pour les étrangères et les rois, mais dont notre chauffeur sut s’évader par des r guichets et par des ponts. C’étaient les Folies-Marigny : un moineau nous effleurait, je tendais machinalement la main vers lui, comme vers un arbre que le vent penche jusqu’à nous par saccades, comme vers un geste. Puis, dans I mie rue peuplée, c’était une fenêtre qu’on ouvrait, c’était un amant qui regardait, de la fenêtre ouverte, partir son amante, son cœur. Le trottoir était encombré, elle n’osait se retourner, elle passa vers l’autre bord, — ce fut son adieu V — pour qu’il la vit plus longtemps et plus seule. Nous attendions, arrêtés par la foule. Des camelots criaient les journaux du soir, et invitaient d’en bas Pamant à les acheter. Il ne répondait pas ; la rue était d’argent, de feu ; il oubliait tout à contempler ses pavés ici ruisselants, là bas, près d’une pharmacie tout verts, plus loin sous la lune givrés. — Quelle belle rivière, devait-il penser seulement, quelle superbe prairie, quel merveilleux glacier ! Quelquefois, ô bonheur, du trottoir de sa maison, une ombre se détachait- soudain des ombres, traversait, et, n ombre prévenante, suivait, pour le saluer, pour nous saluer, la route de son amie.