Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/225

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pas déjà fait, et tentait de me détourner vers t ’des cèpes, les premiers de la forêt, avec une É pointe d’ail. Puis, finie cette table d’hôte, je pris moi-même le volant, je conduisis à toute vitesse, bousculant sans égard un vieil automobiliste à barbe blanche qui s’emporta, voulut suivre, et leva les bras en jurant, perdant l’avance de toute ’ ’une vie. Soudain, à une lieue à peine de Paris, je crus reconnaître la voiture d’Anne. C’était bien elle ; je voyais maintenant à l’arrière le numéro, cet X, ces zéros, ces chiffres, qui me donnaient jadis, quand je les apercevais au milieu d’un carrefour, derrière une file, un frisson ; et ils étaient pour moi dans le remous de Paris l’équation de tout trafic, de toute vitesse ; et je regardais aussi avec amitié, dans les voitures dont le numéro était presque le même, de vieilles dames avec des chiens. J’arrivai brusquement à sa hauteur, j’y restai, nos deux numéros pour la première fois sur la même ligne, —·et le moindre passant pouvait en faire Paddition, — jusqu’au moment où Anne tourna la tête vers moi, pâlit, donna en se hâtant un ordre. J’eus alors le spectacle d’une voiture qui se précipita, qui prit sans précaution les virages, comme si Anne elle-même saisissait contre moi