Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/45

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fût un pays limitrophe du mien. J’étais sur un autre continent, en tout cas dans un autre âge. Je trouvai un peuple biblique, accomplissant P quelque besogne obscure d’avant le Messie, dont t aucune action réapparaissait sainte et sanctifiée, obligé d’exposer en file tous ses morts, qu’il r comptait comme nous comptons nos nouveauî’nés, de vendre ses cercueils au bazar, vivant sous la double ïet dure loi du foisonnement, du dénombrement. Entre deux rues de marbre 4 peint, rehaussées aux combles de pourpre ou de ponceau, ils se bousculaient. On’pensait aux >’fourmis, aux rats de Hameln, d’ailleurs tout voisins ; il eût suffi de suivre le premier passant pour arriver à un nid souterrain et millionnaire. On devait se retenir pour ne pas féliciter les promeneurs isolés, qui errent, cravatés d’une écharpe verte à raies citron, avec des fronts bosselés, derrière les allées de pommiers v en pot. J’habitais à Charlottenbourg une maison de vermillon et dont les fenêtres ovales étaient. \ · cerclées de linteaux d’or. Chaque soir, mes hôtes t f (wpiaient mon retour, encadrés, et, chantant, parlant en chœur, m’entraînaient dans un appartement en bois d’orange et en cuir aubergine où ’ f les meubles garnis de devises mïnvitant