Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/53

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défaite ! Je m’imaginais encore d’un seul tenant toutes ces provinces que je retrouvais loties. Enfin j’arrivai. Je m’aperçus alors que j’avais pris un billet aller et retour, comme l’évêque qui vint à Rome et fut élu pape. J Ã Jacques de Bolny attendait à la gare. J — Je cherche un neveu, me dit-il, voulez- 3 vous l’être ? Youlez-vous me donner des conseils, je cherche un directeur ’ ?

Bolny avait cette façon d’être modeste. -··— Quel beau métier que celui de coiffeur, delarait-il aussi à celui qui le rasait, — le merveilleux, le délicat métier !

- Bolny n’avait qu’une ambition, -4 ambition que peuvent satisfaire dans les villages, les adjudants retraités, les vicaires — passer pour avoir l’âme noble, . et il ne parvint jamais à la réaliser, pour la simple raison que cette âme A était basse. Non pas que je lui aie vu commettre lui-même de mauvaises actions, mais il faisait porter ses défauts autour de lui par des amis, ou des parents pauvres, ou des familiers : il · avait un secrétaire envieux, un cousin lâche, un portier vaniteux. Le monde entier se rendait U compte de cette hypocrisie et le boudait, bien qu’il s’obstinât à être le bienfaiteur de l’buma-