Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/99

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’ PROHINADI AVEC GABRIELLE QI

si confuse, si lointaine ! Je sens qu’il peut y avoir des jours où je l’aurais. Des jours de soleil torride, ou de neige. Mais aujourd’hui, au fond, par —le brouillard, résister serait hypocrite... Voilà mon manteau. Voilà ma ceinture, si l’on ’ peut appeler cela une ceinture ! Voilà ma robe ! Elle se jetait dans mes bras.

- Que je suis faible, Simon, que je suis ’ stupide ! Peut »on trouver plus faible et plus stupide ! Pourquoi faut-il aimer ? A Luce aussi, que j’entraînai à Biarritz et qui se réveilla, entre Poitiers et Angoulême, U r poussant des cris, rêvant qu’un lion sans crinière l’avait mordue. Il me fallut une heure entière pour la rassurer, je dus lui conter toutes mes histoires de panthère noire apprivoisée, de a jaguar fidèle ; lui expliquer que le lion abat de sa griffe, mais ne mord point ; que le tigre n’attaque pas les gens qui portent des messages. Bientôt elle s’excusa, elle affirma n’avoir peur qu’en· rêve de toutes ces bêtes, elle avait toujours regretté qu’on dût les tuer pour les toucher, le lion sans crinière justement avait des yeux si bons, si francs ; elle me demanda si l’on ne faisait pas quelquefois lier solidement les lionnes pour les caresser ; elle s’inscrivait,