Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/100

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le billet fût-il de dix francs ; puis, la conversation s’éloignant des grands fauves à mesure que I revenait son sommeil, si j’avais vu des lynx, des · * guépards ? J’en· avais vu. J’avais même vu un lynx sans qu’il me vit. J’avais vu aussi des couguars, dans leur pays même, dans le pays des N agoutis, des pécaris, non loin du pays des tatous. A chaque nom nouveau pour elle, elle s’eFl’arait comme si j’allais lui passer, sous la couverture, la bête elle-même. Je convoquai aussi les man- J goustes, les onces. Elle souriait, par ce fourmillement de petits êtres muets attendrie. Notre coupé eût été ainsi peu à peu surpeuplé le pre- J mier jour du monde, car moi je n’eus pas su m’arrêter à temps. Déjà par la portière les J ombres de plus grands animaux allongeaient vers elle leurs cous. Il neigeait ; on apercevait les raies du grand tigre des neiges. Brusquement, sous le rideau flottant, elle s’endormit. Je voyais la campagne glacée, la lune. J’avais ’ oublié de lui parler du carcajou, de l’ocelot... Mais je ne la réveillai pas.,

Je pensais avec émoi à ces petites âmes. Pour 1 sortir d’une ronde d’enfants, le guerrier le mieux harnaché doit se courber de toute sa I taille. Mais quelle joie j’éprouvais de ne rien ’ u