Page:Giraudoux - Suzanne et le Pacifique, 1925.djvu/75

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entre tous, l’Ami véritable, — il semblait de toutes ses vagues ne regarder que vous seule, comme les yeux des visages dans les réclames, — le Pacifique !

Oui, c’est bien ce que vous pensez. Ce fut bien un réveil à minuit, ma main qui se baissait vers le commutateur heurtant la main de Mademoiselle qui se levait vers lui ; des pas légers, si bien que Mademoiselle crut que c’étaient les guenons de la señora Subercaseaux, dont la passion était de dérober les brosses à dents, et qu’elle les appela par leur nom : Kalhila, Chinita, les noms les plus tendres de Lima, capitale des caresses… Il fallait sa naïveté pour appeler la mort Kalhila, Chinita.

Oui, ce fut le hublot se fermant soudain, prenant la chemisette de Mademoiselle qui séchait, lavée pour la fête du lendemain. Elle se précipita, arracha le linge oblitéré par un gros cachet d’huile, tout ce que peut réunir d’indignation et de mépris pour le Pacifique un être de cent cinquante-deux centimètres et de quarante-neuf kilos, elle l’assembla. Elle maintenait le hublot comme la paupière d’un géant qui ne veut pas