Page:Girault - Manuel de l'étranger à Dijon, 1824.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
(423)

Le Victorin ne s’en fâcha point, et dédaigna d’y répondre ; mais quelqu’un riposta à Moreau par l’épigramme suivante, qui mit le poète de St.-Victor dans une fureur épouvantable.

Santeuil est un fou, ce dit-on ;
Il ne l’est pas sur ma parole :
La Bourgogne à genoux, le traitant d’Apollon,
Pour chaque demi-vers, lui compte une pistole ;
Non, Santeuil n’est pas fou, non,
Mais la Province est une folle.

On alla plus loin ; pour exciter encore plus la verve de Santeuil, on résolut de l’enivrer, et afin d’y réussir plus surement, on glissa furtivement dans son verre une dose de tabac d’Espagne ; à peine Santeuil eut-il bu, qu’il fut saisi d’une colique violente à laquelle il succomba le 5 août 1697

    étant allé à Cîteaux, demanda à l’un des moines qui lui montroit la maison, de lui faire voir l’appartement de la Molesse dont il est parlé dans le Lutrin. Vous y êtes, lui répondit le Bernardin, mais actuellement la Molesse n’y est plus, c’est la Folie qui a pris sa place.