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à 2 heures du matin, malgré qu’Aimé Piron son ami ne l’eût pas quitté, et lui eût prodigué tous les secours de son art.[1]

Pendant la nuit où ce poëte mourut, Lamonnoye s’étoit amusé à lui faire son épitaphe dont il comptoit se divertir avec lui le lendemain : quelle fut sa surprise d’apprendre en s’éveillant l’accident qui avoit mis le Victorin au tombeau !

Enterré d’abord à S.t-Étienne, Santeuil en fut exhumé pour être transporté à Saint-Victor qui réclama les restes de ce moderne poëte latin, et, pour éviter les frais de translation, son corps fut emballé dans une caisse sur laquelle on écrivit, marchandises mêlées : ainsi, par l’effet du hasard, l’épigramme poursuivit Santeuil

  1. À ses derniers momens, un page se présente jusques dans sa chambre pour savoir de ses nouvelles de la part de Son Altesse ; Santeuil lève les yeux au ciel, et dit : Tu solus altissimus. Ce furent les dernières paroles qu’il prononça.