Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/10

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homme de telle et telle manière n’était point arrivé. — Oui, monsieur, m’a dit un postillon qui rafraichissait, il est allé par-là, dans l’isle des peupliers ; c’est moi qui l’ai conduit ; il était bien pressé, il avait un rendez-vous ; il voulait s’y trouver le premier. Je cours à l’endroit où le postillon m’indique ; je me précipite dans les bras de mon amant, et de nouveau, j’oublie mon époux, ma fille…

Avant que de partir, j’avais laissé une lettre sur le lit de mon époux, où j’étais parvenue tout doucement ; je lui baise la main qu’il avait sortie hors du lit : un songe semblait l’agiter fortement ; je sortis de son appartement ; les forces me manquèrent, je rentre dans le mien ; la lettre de mon amant, que j’avais laissée ouverte sur ma cheminée, frappe ma vue ; j’eus la faiblesse de la considérer, elle triompha ! je me dis : je ne manque pas à mon mari ; je ne fuis pas loin de lui ; je le reverrai demain, quel mal cela peut lui faire ? après que mon cœur eut composé avec ma raison, je pars, et bientôt je suis loin de mes foyers : je m’étais