Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/14

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La dame répondit honnêtement, sentimentalement ; elle desirait beaucoup me connaître, et ne voulait plus être que notre amie ; et pour nous en convaincre, c’est qu’elle avait fait un autre amant, et qu’incessamment elle devait faire un voyage à Paris où elle viendrait nous voir avec lui ; qu’elle voulait devenir mon amie ; que le nom de Claire était celui qui lui convenait désormais, etc.

Il y avait déjà quinze jours depuis cette lettre reçue ; un soir, mon ami et moi seuls auprès de notre feu, nous lisions les lettres de Mirabeau à Sophie, lorsque le domestique annonça M. P… À la vue de cet homme, je tressaillis et fut troublée, bien en peine à quoi attribuer cette agitation ; ce M. P… était un homme de plus de 40 ans, qui n’avait rien de remarquable en beauté ; il avait la tournure d’un laquais de Picardie ; tout cela n’est pas fait pour faire impression sur une femme accoutumée aux plus beaux hommes !… il faut donc en chercher une autre cause : combien l’amour et la jalousie sont pénétrans ! M’approchant de lui, je veux