Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/13

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mains, et me sauvai avec ; il me promit de me la laisser lire sur l’observation que je lui ai faite, qu’il ne tenait qu’à moi de l’ouvrir si je n’avais craint de violer le droit de l’hospitalité. Enfin, il me donne cette lettre ; on y parlait beaucoup de moi : on se plaignait d’avoir eu une faiblesse pour un homme qui avait le cœur tellement épris ; enfin, on redoutait Julie : à son arrivée, elle devait fixer tous les sentimens : on désirait beaucoup connaître une personne autant aimée, etc. etc.

Ce fut moi qui répondit à la tendre provinciale… Oh ! mon beau monsieur, voilà donc votre fidélité. — Mais, Lili, je ne te fus jamais si fidèle, comme il t’est facile de le voir, même par les tendres plaintes de ta rivale ; je ne te fus jamais si fidèle qu’en te faisant une infidélité. Qui n’eût point été désarmé à un aveu si touchant ! Ma lettre écrite ; il la signa, la cacheta et la fit partir sous son contre-seing ; mais comme cette dame avait un mari, il ne voulait pas me dire son nom, et elle ne me connaissait que sous le nom de Julie.