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LETTRE CVI.

Lise à Julie.


Sitôt ta lettre reçue, je te réponds. Si je te conseille d’aller à S… ; certes, oui ; il est d’absolue nécessité que tu t’y transportes. Tiens, moi je suis toujours l’apôtre de ton mari ; puis, je n’aime pas non plus que ton amant t’ait gardé dans sa chambre ; c’est trop de gaieté de cœur te compromettre ; s’il t’aime, il doit avoir de la confiance en toi ; il devait te donner un logement décent : toi, tu vois tout cela de sa part comme amour ; mais moi qui ne suis point cause intéressée dans tout cela, je ne vois de sa part qu’un intérêt ; car n’eût-il que deux petites chambres, tu devrais être chez toi, et lui chez lui : vous devez avoir chacun votre entrée.

Tiens, Lili, je n’aime pas cela : tu gâtes cet homme-là : tu économise sa bourse, je parierais même, jusqu’aux dépens de la tienne, je te connais ! Eh bien ! tu verras