Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/335

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geâmes de logement ; je fus habiter un hôtel garni où il était protégé, lui et tous ceux de son opinion. Cependant, il n’y eut que moi de nommée, de connue et d’enregistrée. Les maîtres fermèrent complaisamment les yeux sur l’hospitalité que je donnais dans leur maison au plus digne et au plus infortuné des proscrits.

Nous demeurâmes six mois dans cet hôtel : vers le soir, mon amant sortait pour respirer l’air, et à onze heures, j’allais l’attendre dans le jardin du P.-R… ; souvent je passais, j’étais prise pour une fille qui attend le chaland ; même étant reconnue par des gens de mon pays, cela fut rapporté à ma famille, ce qui la fâcha beaucoup ; et quoique mes chers parens me sussent à Paris depuis quatre ans sans un sou de revenu, et notamment depuis la mort d’Hérault de Séchelles, sans aucun moyen d’existence, ils entrèrent en fureur sur les propos que la calomnie, répandait sur mon compte.

Vous allez peut-être croire, mon amie,