Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/400

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raison est enchaînée, mon ame, toutes mes facultés intellectuelles, sont à jamais à mon délicieux hermite. Mais il est bon que vous sachiez qu’il a environ neuf lustres, d’une riche taille, bien proportionné d’une tournure la plus distinguée, une figure belle, spirituelle, douce ; en un mot, sentimentale ; le son de voix divin ; les manières nobles, aisées, charmantes. Enfin, je n’ai jamais rencontré, dans toutes mes excursions en amour, un homme aussi fait pour fixer l’amitié, l’attachement d’une femme, sensible, tout en remplissant le poste d’un amant aimé.

C’est sous un berceau de lilas que je vous écris, non pas cette lettre, mais que je termine les Mémoires que vous m’avez demandés. Comme le souvenir de ma fille vient souvent ici troubler ma tranquillité, mon bonheur, cette nuit elle s’est présentée à moi accompagnée de son père et l’un et l’autre ayant interrompu mon sommeil, je suis descendue au jardin à l’aube du jour. Il est donc, mon amie, des souvenirs ineffaçables… des souvenirs… qui