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Page:Giroust - Illyrine - t3.pdf/64

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LETTRE CXIX.

Julie à Lise.


Je ne puis me livrer au sommeil : tout bonheur désormais est évanoui pour moi. Hier, mon frère vint dîner chez moi ; je voulus faire des représentations à mon’ mari sur la mauvaise compagnie qu’il recevait ; il se mit dans une fureur affreuse : il m’agonit d’invectives les plus grossières ; enfin, il porta la violence jusqu’à me jetter une partie de ce qui était sur la table à la tête : mon frère se mit entre nous ; sans cela, j’aurais été blessée ; mon frère et moi rentrâmes dans mon appartement mon mari s’enferma dans le sien, et nous ne le revîmes plus. Mon frère est reparti le soir pénétré de douleur : je suis restée seule, désolée, et demain, je repars pour Paris. Tu ne pourrais pas reconnaître mon mari, tant la débauche l’a vieilli ; puis, il est très-maussade ; et tout cela réuni ensemble, le rend inabordable. Oui, Lise, je pars, et