J’aime tout dans celui qui règne sur mon cœur,
L’esprit, le ton, le caractère :
J’aime son regard enchanteur,
Et son sourire plein de douceur,
Et son humeur grave et légère.
Je pardonne son goût un peu trop libertin ;
J’aime encore sa lasarerie
Qui lui fait dire le matin
Ce qui le soir fait sa folie.
J’aime son air noble et vaurien…
J’aime le pouvoir despotique
Que son cœur a pris sur le mien.
J’aime ses éloges et sa critique,
Qui font chérir son entretien.
Il n’est que plus charmant alors qu’il est coupable.
En vain se défend-on de vivre sous sa loi ;
On l’adore en dépit de soi.
Nul n’a plus de défauts, nul n’est plus aimable :
S’il est par fois un peu trompeur,
Il sèche avec tant d’art nos larmes !
Que son retour a plus de charmes :
Son infidélité devient une faveur.
Maintenant sa tendresse à la mienne est égale ;
Mais s’il venait à changer un jour,
Il me ferait aimer l’amour
Qu’il sentirait pour ma rivale.