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de la nature de l'écriture sainte.

« Mais les versets 15, 16, 17 (Hebr. IX) prouvent, ce me semble, d’une manière démonstrative que saint Paul a passé exprès du terme testamentum mis pour alliance, à testamentum, pris pour Testament[1]. »

3. Cette dernière dénomination a donné lieu à la division générale de toute l’Ecriture sainte en livres de l’Ancien Testament, ou livres qui contiennent ce que Dieu a révélé aux anciens Hébreux, et en livres du Nouveau Testament, ou livres qui renferment ce qu’il a découvert et enseigné plus tard par Jésus-Christ et les apôtres.

4. Les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament se divisent eux-mêmes en proto-canoniques et deutéro-canoniques. Les proto-canoniques de l’Ancien Testament sont ceux que la Synagogue a admis dans son Canon ; les deutéro-canoniques sont ceux que l’Eglise catholique a ajoutés à ces premiers dans son Canon particulier. Les proto-canoniques du Nouveau Testament sont les livres qui ont toujours passé dans toutes les églises pour être indubitablement canoniques ; et les deutéro-canoniques du Nouveau Testament tous ceux qui, ayant d’abord passé pour douteux dans quelque Eglise ou quelques Eglises particulières, ont été ensuite reconnus par les Eglises particulières qui avaient douté d’abord de leur autorité, comme faisant partie essentielle de l’Écriture sainte (voyez le chapitre iii).

5. Enfin on divise encore les livres saints en légaux, historiques, sapientiaux ou moraux, et prophétiques. Les livres légaux de l’Ancien Testament sont les cinq livres de Moïse ; les historiques, Josué, les Juges, Ruth, les quatre des Rois, les deux des Paralipomènes, le premier d’Esdras et le second qui porte le nom de Néhémie, ceux de Job, de Tobie, de Judith, d’Esther et les deux des Machabées. Les livres sapientiaux ou moraux sont les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique. Les livres prophétiques sont ceux d’Isaïe, de Jérémie, d’Ézéchiel, de Daniel et des douze petits prophètes.

Les livres légaux du Nouveau Testament sont les quatre Evangiles ; les historiques, les Actes des Apôtres ; les sapientiaux, les Épîtres de saint Paul et celles des autres apôtres ; l’Apocalypse se rattache aux livres prophétiques[2].

6. Les divisions des livres de l’Ancien Testament, qui viennent d’être exposées, ne sont en usage que chez les chrétiens ; car les Juifs, comme on le verra un peu plus bas (ch.  III, sect. 4), en admettent de différentes.

  1. D. Calmet, Comment. littér. sur Hebr IX, 16.
  2. Nous montrerons ailleurs, et surtout dans l’Introduction particulière, que ces dénominations ne sont pas rigoureusement exactes, et que quand on les donne à un livre en particulier, elles ne s’appliquent en réalité qu’à la partie principale, au sujet dominant de ce livre.