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Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/26

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de l’excellence ou de l’autorité de l’écriture sainte.



CHAPITRE DEUXIÈME.
de l’excellence ou de l’autorité de l’écriture sainte.

On peut considérer l’Ecriture sainte indépendamment de son inspiration divine, comme, par exemple, sous le rapport purement historique, philosophique, littéraire et religieux, ou bien en tant que livre sacré, c’est-à-dire divinement inspiré à ses auteurs par l’Esprit saint.


ARTICLE I.
De l’autorité de l’Écriture sainte considérée indépendamment de son inspiration divine.

L’Ecriture sainte, lors même qu’on fait abstraction de son inspiration divine, offre encore à notre respect et à notre admiration des titres et des droits d’autant plus incontestables qu’ils lui assurent une supériorité bien marquée sur tous les autres livres connus. L’exposé suivant, mais surtout les détails que nous donnerons dans l’Introduction particulière, en sont la preuve la plus irrécusable.

1. C’est un monument que sa haute antiquité recommande à la vénération. « Les livres de l’Ancien Testament, dit Bossuet, sont les livres les plus anciens qui soient au monde[1]. » La vérité de cette assertion, par rapport au Pentateuque en particulier, ne saurait être légitimement contestée que dans le cas où il existerait des monuments fidèles et sûrs d’une aussi haute antiquité en faveur des livres de tout autre peuple que le peuple hébreu. Or la chronologie et l’histoire, seuls témoins admissibles en cette matière, ou manquent absolument aux nations idolâtres, ou parlent en faveur du Pentateuque.

Personne n’ignore les tentatives sans nombre faites dans le siècle dernier pour reporter au delà des temps mosaïques l’existence des Kings livres sacrés des Chinois ; celle du Zend-Avesta, code religieux des Perses, et celle des Védas, consacrés dans l’Inde. Or aucun monument chronologique ou historique, parmi ceux du moins que la critique avoue, n’a justifié cette prétention ; nous ajouterons même qu’elle se trouve entièrement détruite par les nombreux témoignages des juges les plus compétents.

De Guignes dit que l’ancienne histoire chinoise n’est ni certaine ni

  1. Dic. sur l’hist. univ., seconde partie. Tom.  XXXV, chap. XXVIII, pag. 398, édit..