Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/115

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Lumineuse et pareille au feu,
Sa chevelure se déploie
Sur ses épaules, qu’elle noie,
Et dans son regard calme et bleu
Le ciel se mire. — C’est la Joie !

Non celle qui du haut des monts,
Naïade farouche et sanglante,
Nous vient dans l’onde étincelante
Des vins pourprés que nous aimons,
Tout ivre, à demi chancelante ;

Non celle qui nous suit auprès
De la pâle et chère maîtresse
Qui laisse dénouer sa tresse
Sous l’ombre des noires forêts,
Avec des larmes de tendresse !

Non pas cet ange fugitif,
Dont le vol parfois nous apporte
Une illusion jadis morte,
Mais celle qui naît sans motif
Comme une fleur sauvage et forte ;

La Joie aux éclatants reflets
Amante des gaités hardies,
Qui s’en va par les comédies,
Et fit entendre à Rabelais
Son rire plein de mélodies !