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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/138

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Par les âpres travaux de la veille meurtrie,
La troisième, en ronflant, laisse par soubresauts
Sa tête côtoyer son épaule flétrie,
Dont l’antique satin a perdu des morceaux.

Comme une bête fauve entraîne sa capture,
L’autre emmène un jeune homme, imberbe aux traits rougis,
Puis injurie, avec une obscène posture,
Le stupide garçon qui sert en ce logis ;

Tandis qu’une Allemande écoute avec ivresse
Un jeune cabotin, ô Valmont ! ton rival,
Qui lui parle à genoux d’amour et de tendresse
Et cherche à retrouver les mots d’Armand Duval !



III



Cependant, au milieu de la salle enfumée,
Se pavane une fille aux énormes appas,
Dans un calme idiot nonchalamment pâmée.
Écarquillant les yeux et ne regardant pas.

Sur son front, hérissés, lourds et pleins d’insolence,
À peine par le peigne en chignon réunis,
S’étendent, dans leur gloire et dans leur opulence ;
Ses ardents cheveux roux par les parfums brunis !