Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/169

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Presque jaunis et verts encore
Les blés ondulent doucement ;
Viens saluer la grande aurore
Épanouie au firmament.

Vois : à travers les découpures
Des branches qui s’aiment, le ciel
Laisse entrevoir des couleurs pures
Comme ton œil tendre et cruel.

Viens, enfant, que l’amour nous mène !
Joue avec ton ombrelle aux doigts,
Allons comme l’autre semaine
Respirer la fraîcheur des bois.

L’ombre de ton chapeau de paille
Noyait ton visage si doux ;
Nous entendions chanter la caille
Et l’alouette autour de nous.

Tes petits pieds dans la rosée
Devisaient avec les muguets ;
D’une lueur blanche arrosée,
Tu souriais, j’extravaguais.

Sous un berceau de clématite,
L’œil tendu vers mes yeux amis,
Ramassée et toute petite,
Comme un oiseau tu t’endormis.