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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/170

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II



Viens par les forêts ombreuses ?
Les rameaux entre-croisés
Sur nos têtes amoureuses
Nous invitent aux baisers.

Ne crains pas, l’herbe est si douce !
Pour tes chers pieds de satin :
Nous marcherons sur la mousse
Humide encor du matin.

Sais-tu bien, ô ma jeune âme !
Que c’est fête pour les bois,
Lorsque d’une même flamme
Deux cœurs brûlent à la fois ?

À voir une fine taille
Passer en mantelet blanc,
Le chêne même tressaille,
Et l’orme devient galant.

Ils ont mille fadeurs prêtes
Pour les belles comme toi,
Et dans leurs branches discrètes
L’oiseau chante sans effroi.