Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/177

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Et, si jamais ton cœur rompt sa couche de glace,
Je ferai dans mes vers une petite place
Aux désirs à la fin exprimés de ton cœur.




Chanson d’Hiver.



C’est l’hiver, sais-tu ? l’hiver triste et sombre,
La morne saison où le ciel est gris.
Les vents orageux soufflent en grand nombre
Par un long repos de six mois aigris.

Vois le noir aspect de chaque fenêtre ;
Les hommes prudents ont, depuis un mois,
Sachant que l’hiver allait bientôt naître,
Fait provision de coke et de bois.

Oh ! la froide bise ! oh ! le temps morose !
Donne-moi tes mains d’enfant. Le grand air
Fait plus rose encor ton petit nez rose,
Et fouette le sang qui court dans ta chair.

L’an passé, j’avais une chatte blanche
Frileuse à l’excès, qui sur mes genoux
Venait ronronner, lustrant sur ma manche,
Avec un grand soin, ses poils longs et doux.