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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/185

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III


Mais calmes cependant, pleins d’une ardente joie,
             Levant pensivement
Leurs regards où l’orgueil angélique flamboie
             Comme en un firmament,

Les fils déshérités de la Muse hautaine
             Rêvent a ses genoux,
Pendant que l’astre au ciel et l’eau dans la fontaine
             Tremblent de son courroux.

L’un chante sa maîtresse et dit sa chevelure
             Qui ressemble aux moissons,
Et ses yeux transparents et doux, et son allure
             Auprès des verts buissons.

L’autre, épris des clartés vivantes de l’aurore,
             S’égare par les champs,
Et les bois et la grotte avec l’écho sonore
             S’enivrent de ses chants.

Puis, tous, fondant leurs voix en une seule, disent
             À la fille des Dieux :
« Les loups et les méchants du monde nous méprisent,
             Ô ma mère, tant mieux !