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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/184

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Je vous aurais souri pendant la dure angoisse
             Du martyre éternel,
Et j’aurais consolé votre grand cœur que froisse
             Ce vain monde réel ;

Je me fusse dressée étincelante, ceinte
             D’éclairs, parmi les dieux,
Et tenant dans mes bras la Lyre trois fois sainte
             Aux chants mélodieux !

Mais, ô honte ! la Lyre elle-même est tombée
             Aux mains des insulteurs,
Et vous n’avez rien dit quand on l’a dérobée,
             Ô lâches ! faux lutteurs !

Ses cordes qui vibraient sous le vent des louanges,
             Dans les cieux étoilés,
Répètent des refrains honteux qui, dans les fanges,
             Courent démuselés !

Ainsi, dans un combat, le chaste et libre glaive,
             Défense des héros,
Tombe au pouvoir d’un traître, et son travail s’achève
             Dans l’œuvre des bourreaux ! »