Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



C’est une ivresse bien étrange,
Et dont je demeure interdit,
C’est un vin rempli de mélange
Qui me soûle et qui m’engourdit.

Robuste et large créature,
Malade, j’aime ta santé,
Et mon esprit qui se torture
Se plaît dans ta stupidité !


II


Couche-toi donc, belle machine
Au corps superbe et triomphant !
Courbe devant moi ton échine,
De même qu’un jeune éléphant.

La haine dans mon cœur s’amasse,
Unie à l’amour, quand je vois
S’étaler au soleil ta masse
Sans éclair, sans rayon, sans voix !

Je sens qu’une bête sauvage
Est à mes pieds, que je soumets,
Prête à bondir, ivre de rage,
Si je tournais le front jamais !