Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/229

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Ce qui féconde ou qui tue
Fait sur ma tranquillité
Ce que sur une statue
Produit r hiver ou l’été.

Tel l’arbre garde sa force,
Malgré les coups de couteau
Labourant sa rude écorce
Transformée en écrit eau,

Et des passions vivaces
À qui chaque heure de deuil
Ouvrait de larges crevasses,
Il ne reste que l’Orgueil.

L’Orgueil, le roi solitaire
Qui, dans l’ombre de mon cœur,
Traite de haut le mystère,
Sans avouer le vainqueur !

Il règne, être tyrannique,
Sans courtisans, à l’écart,
Et mon sang, pourpre ironique,
Teint son manteau de brocart !

Mais cependant un reptile
Aux clairs yeux de diamant
Par une pente subtile
Glisse vers lui lentement.