Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/239

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Que le ciel, à prisent, déchaîne la tempête,
Et que la trahison, dans un sauvage effort,
Rampe à ses pieds, qu’il ait la foudre sur sa tête,
Qu’importe ? Il peut lutter sans terreur. Il est fort !

Car si nous faiblissons, et si la défaillance
Arrache de nos mains le luth mélodieux,
Nous retrouvons soudain l’audace et la vaillance
Devant un ennemi qu’ont envoyé les Dieux.

Et quand nous entendons l’heure crépusculaire
Tinter lugubrement comme un appel au deuil,
Mieux qu’un sourire ami, c’est toi, sainte colère,
Qui nous remets au front la couronne d’orgueil !



Ariane.



        Victime au cœur blessé par les flèches d’Éros,
Lorsque tu fatiguais les échos de Naxos
Du bruit de tes sanglots, douloureuse Ariane,
Pâle, le front caché dans ta main diaphane
Que le jour traversait de ses roses rayons,
Savais-tu, savais-tu que, vainqueur des lions,
Couché sur l’éclatante échine des panthères,
Lysios, qui préside aux terribles mystères,