Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/241

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L’auguste espoir luira pour nous du fond des cieux ;
Tu salueras bientôt le retour de la joie.
        Bientôt, fendant la mer orageuse qui ploie
Sous le pesant navire, apparaîtra le Dieu
Tranquille et triomphant, dont le charmant aveu
Ranimera ta force éteinte et ta sauvage
Énergie, Ariane en pleurs sur le rivage,
Dolente solitaire interrogeant toujours
Le gouffre où disparut l’ombre de tes amours !



La Naissance de la Rose.


À Leconte de Lisle.


I


        Cypris au sein neigeux était née, et les flots,
Qui se pâment avec d’ineffables sanglots
Sous le regard ami des étoiles flottantes,
Adoraient de ses pieds les blancheurs éclatantes.
Pensive, elle rêvait sur son berceau houleux ;
L’azur était resté fixé dans ses yeux bleus,
L’écume rougissait pris d’elle, épouvantée
Et fière en même temps de l’avoir enfantée !