Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/27

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fication de ses exploits. Le petit clerc avait, comme le petit Poucet, chaussé les bottes de sept lieues et fait une belle enjambée. Il était entré comme apprenti dans une imprimerie. L’imprimerie était à Pont-Audemer, et Glatigny, coiffé d’un bonnet de papier et travaillant sur la casse, compléta son instruction par la lecture du journal de Pont-Audemer.

J’employais, l’autre jour, un brave menuisier qui s’est fait des connaissances nombreuses et variées en lisant des cornets à tabac. Il avait appris, entre autres choses, sur ces cornets, la jeunesse de Catherine II. Il me demanda comment Catherine était parvenue à se débarrasser de son stupide mari. Cela n’était pas sur les cornets. Que de choses aussi n’étaient pas dans le Mémorial de Pont-Audemer ! Albert Glatigny tournait à l’homme de lettres, quand il assista aux représentations données à Pont-Audemer par une troupe de comédiens ambulants. Que vit-il à la lumière des quinquets ? Des pauvres diables jouant les grands seigneurs, des meurt-de-faim en bottes molles, des loques, des