Prêt a lui présenter sa lance
Suspendue aux murs de la nef,
Un page se tient en silence,
Front découvert, devant un chef.
C’est ainsi qu’il voit apparaître
Le passé grave et familier,
Attendant le jour où son maître
Voudra bien l’armer chevalier.
Entré, cette saison dernière,
Dans le grand château, j’ai suivi
Fidèlement votre bannière,
Cher maître, et je vous ai servi.
Quand vous tentiez une aventure,
J’étais là, regardant les coups,
Et je n’ai nulle forfaiture
À me reprocher près de vous.
Vous m’avez dit : « Sois sans envie.
Suis tes aînés, admire-les. »
Votre vie a guidé ma vie,
Partout où vous alliez, j’allais !
Souvent je restais dans la plaine
Quand vous gravissiez d’un pied sûr
Le mont rapide à perdre haleine,
Qui plonge dans le vaste azur.
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