Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/321

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et respirant en paix, loin des regards méchants,
Ollivier et Routier, ces héros de mes chants,
Fument leur pipe, assis à l’ombre des guérites.
Pour décerner le prix qu’on doit à leurs mérites,
Ayant levé le ban avec l’arrière-ban
Des gens doctes, ils ont choisi dans Montauban
Le sage Belmontet, Palémon de nos âges,
Et leurs chants alternés charment les paysages.

Rouher.

Ô divin Belmontet, l’abeille de Platon
Dès le berceau baisa tes lèvres, nous dit-on.

Ollivier.

Luce de Lancival tressaille dans sa tombe
Chaque fois que ta rime au bout d’un vers retombe.

Rouher.

Sois juge entre nous deux et dis-nous sans gauchir
Celui devant lequel le genou doit fléchir.

Ollivier.

Dis-nous celui qu’un dieu dans tous ses vœux exauce
Et qu’un juste renom jusqu’aux astres exhausse.

Rouher.

Schneider m’en est témoin, jamais je ne manquai
D’aplomb. Nul ne me vit un jour interloqué ;
Nul n’a su mieux que moi, dans cette époque terne,
Dire qu’une vessie était une lanterne.