Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/355

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2g6 Gilles et Pasquins. Menaçant de leurs crocs la grande République, Et ces généraux de vingt ans Refoulaient au chenil toute la meute oblique De ces monarques haletants. La Guerre alors était magnifique et sereine, La Paix marchait a ses côtés, Et V arbre de T amour fleurissait sur V arène Où les peuples s* étaient heurtés. C’était fier, détait grand, et la douce Pairie Souriait a ses beaux enfants, Lorsqu’ils lui revenaient, front haut, âme inflétrie, Porter leurs rameaux triomphants. II. Plus tard, eux disparus, lorsque survint le Corse, Bilieux sorti des maquis, Lorsque la Liberté, succombant sous la Force, S’enfuit de notre sol conquis, La Guerre, qu’on pensait à la fin muselée, Ayant rencontré son amant, Se remit à courir, lugubre, échevelée, A travers le monde fumant. Quatorze ans de massacre et de villes ouvertes A tous les instincts destructeurs, Les champs abandonnés, les chaumières désertes, Les hommes changés en lutteurs, L’incendie étendant partout ses flammes vives, La faim, et les fleuves hagards