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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/357

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298 Gilles et Pasquins. On fait la Guerre pour le plaisir de la faire, Et c’est une Question d’art ! Plus de motifs boiteux dans lesquels on s’enferre ! Un soldat doit être un soudard, Se battre pour se battre et s’enivrer de poudre Sans rien demander. Son devoir Est daller en avant toujours, de se résoudre A ne rien comprendre et savoir, Sinon que tout est bien quand des milliers de veuves Jettent leurs malédictions Au sombre écho des nuits, et quand, des tombes neuves Où s’entassent les nations, Montent vers le soleil des miasmes fétides ! Frappez ! Massacrez sans remords / Vos généraux sont la, fortes cariatides, Qui supportent le poids des morts ; Et si tous ces bavards, philosophes, poètes, Dont la voix trop longtemps beugla, Disent un mot, fouillez a coups de baïonnettes Dans le tas de ces pékins-la ! Question d’art ! ces mots ont été dits ! Carnage, Famine, champs foulés aux pieds, Mares de sang vermeil où plus rien ne surnage. Question d’art pour les troupiers ! Le pays sans argent, « c’est de la politique, » Cela ne me regarde pas.