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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/359

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300 Gilles et Pasquins. C’est charmant, mais un peu démodé. Nous ne sommes, bouillant maréchal Lebœuf ! Qui faites admirer a douze cent mille hommes Votre beau panache tout neuf, Plus si chauvins que ça. Comme le bon duc Naymes, Dont parle Hugo, nous voulons Nos foyers, nos logis, nos amours. Aux soirs blêmes, Cachant dans l’ombre des vallons Les cadavres que laisse étendus la victoire, Eût-elle pour nom Austerlitz, Nous préférons les champs recueillis et la gloire Candide des volubilis Encadrant le jardin de Jenny T ouvrière / Quand nous rêvons tranquillement Et que vient à sonner la fanfare guerrière, Nous trouvons que c’est assommant. Les hussards sont exquis avec leurs sabre taches, Et le prestige des bonnets A poil ajoute encore à celui des moustaches, guerrier ! je le reconnais ; Mais /admirais aussi M engin sous sa cuirasse De cuivre aux reflets éclatants. Nos pères, dites-vous, méconnaîtraient leur race t Nos pères étaient les Titans Qui prenaient la Bastille et couraient aux frontières Crier aux tyrans : « Halte-là ! » Et non pas ce troupeau de nations entières Qu’un noir démon ensorcela. Nos pères, maréchal, nos pères étaient libres,