Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/396

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Roman comique. 337 Jamais tu ne savais un seul mot de tes rôles ; Quand je te reprochais de ne pas travailler, Tu me riais au nez en haussant les épaules, Et convaincu je te regardais babiller. Lorsque nous revenions, par les belles nuits claires Que font les jours d’été, d’un théâtre voisin, Reprenais dans mes mains tes mains pâles et chères, Pendant que tu cachais ta tête dans mon sein. III souvenirs lointains ! C‘est dans les grandes villes Que tu vas a présent, digne, froide, riant Rarement, oubliant ces doux bonheurs faciles Dont notre vie allait, autrefois, s’égayant. Célimène, veux-tu quitter ces nobles planches, Et, ton bras a mon bras, revenir un matin Aux tréteaux ingénus enfouis sous les branches Et que je sois encor ton cavalier Destin t Veux-tu recommencer ce rêve a* aventure Par les monts, par les bois ? Hélas ! voici l’hiver ; Et la froide saison qui fait la terre dxrre, Fait aussi dur et froid ton œil jadis si clair.