Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/419

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360 Appendice. Nous chansonnions alors les puissants du moment, Taillant à leur mesure un petit monument Portatif, et pouvant se cacher dans la poche. Mériter les bravos austères de Gavroche, Tel était notre plan dans toute sa candeur. Or, un jour que, cherchant à prouver notre ardeur A complaire au public, nous réparions nos toiles Et remettions de Vor aux rayons des étoiles, Prétextant on ne sait quels f utils affronts, La Guerre secoua sa torche sur nos fronts ; Bonaparte en hurlant s’enfuit fou a* épouvante, Terrifié devant cette masse mouvante, Implacable, sinistre, et dont un froid compas Semblait avoir marqué rigidement le pas. L’invasion monta, grouillante, lente, sûre, Laissant de son talon V immonde flétrissure Pour longtemps imprimée aux villes, aux hameaux Oh ! qui dira jamais notre angoisse et nos maux Pendant ces jours de nuit et de désespérance Où Paris t séparé du reste de la France, Souffrait stoïquement, et succombait enfin, Vaincu par la misère et le froid et la faim t Et puis, quand on croyait revoir l’immense ville Renaître et respirer, c’est toi, Guerre civile, Spectre hideux, qui vins, louche, horrible, allumant La rage dans les cœurs, et jetant le ferment D’une haine éternelle et sourde entre deux races Dont tune couve l’autre avec des yeux vor aces,