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Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/82

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La vertu n’est souvent qu’un songe
Bien plus bref que les nuits d’été,
Marie, et tout songe est mensonge :
Votre gorge est la vérité !


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Clotilde.




Un brouillard lumineux environne son front,
Le vent qui fait trembler cette fraîche auréole,
Comme en ce mois si doux où les fleurs éclôront,
Tout chargé de parfums, dans les jardins s’envole.

Un or aérien, doux et frais et léger,
Danse dans le duvet des lèvres radieuses,
Si joyeux et si blond, comme pour corriger
Sur les traits les blancheurs de lis impérieuses.

Et, dans le parc touffu, les hautains églantiers,
Les pervenches et les vieux arbres, tout s’incline
Comme pour la fêter, lorsque par les sentiers
Vous précédez ses pas, frissons de mousseline !

Dans sa robe de gaze, on dirait la Péri
Que porte, en se jouant, le souffle de la brise ;
Pour elle les oiseaux ont un chant favori ;
Elle courbe les fleurs moins qu’elle ne les frise !