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Les Vignes folles.


Peut-être, qui sait ? — la vie est si drôle ! —
Nous aimerons-nous, en effet, toujours,
Et n’oublîrons-nous jamais notre rôle,
Dans le drame à deux nommé les Amours !




Pantoum.


Par les soirs où le ciel est pur et transparent,
Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Mon cœur est un lutteur fatigué qui se rend,
L’image du bonheur flotte au loin avilie.

Que tes flots sont amers, noire mélancolie !
Oh ! qu’il me fait de mal ton charme pénétrant !
L’image du bonheur flotte au loin avilie,
L’espoir qui me berçait râle ainsi qu’un mourant.

Oh ! qu’il me fait de mal ton charme pénétrant !
Morne tristesse, effroi voisin de la folie !
L’espoir qui me berçait râle ainsi qu’un mourant ;
Tout en moi, hors la peine effroyable, s’oublie.

Morne tristesse, effroi voisin de la folie,
Fleuves sombres, mon œil plonge en votre courant ;
Tout en moi, hors la peine effroyable, s’oublie,
La peine, gouffre avide et toujours m’attirant !